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« Réseaux sociaux » sur le Web (1)

lundi 11 juin 2012

La présente page a été écrite au début des années 2000 et a été actualisée au fil du temps. Il devenait difficile de traiter la question des réseaux sociaux sans reprendre de fond en comble le sujet, tenant compte des évolutions intervenues depuis près de 10 ans.
C’est chose faite ! Je vous recommande donc de consulter une actualisation de ce support, réalisée en septembre 2020 !

Depuis, environ, 2005, des plates-formes dites de « réseaux sociaux » connaissent un succès retentissant sur Internet.

Communautaire

Ces sites sont généralement présentés comme étant un moyen de favoriser les rencontres et de constituer des communautés d’usagers, selon leurs centres d’intérêts.

Sur ce point, en fait, rien de bien nouveau. Depuis le début, Internet est synonyme de communautés.

Les internautes n’ont pas attendu les plateformes dites de « réseaux sociaux » pour créer des groupes affinitaires plus ou moins virtuels.

Toutes ces caractéristiques étaient déjà présentes, par exemple, sur le réseau Usenet, disponible aux premiers temps d’Internet, avant même que n’existe le Web. Déjà, sur ces anciens types de forums, la distinction entre « fournisseur » et « consommateur » de contenu n’est plus de mise.

Web 2.0

Les techniques utilisées pour réaliser les sites de « réseau social » sont celles disponibles au moment de leur mise en ligne.

Excusez la trivialité de cette remarque, mais à lire certains commentaires ou explications sur le sujet, on pourrait penser que certains sites de partage et de réseaux sociaux se définissent essentiellement au travers d’un certains nombres de caractéristiques techniques, ces dernières ayant notamment un rapport avec le fameux Web2.0 dont on nous a rabattu les oreilles, il y a quelques années.

Or j’ai beau secouer le problème dans tous les sens : je ne vois pas pourquoi les concepteurs de sites utiliseraient, en 2005, les moyens techniques de 1995.

A moins de considérer que tout site Internet moderne serait désormais un site de type Web 2.0 ou de réseau social, on ne peut pas non plus caractériser ces derniers à partir de critères techniques.

Modèle participatif-publicitaire

Donc, pour résumer : ni les usages (communautaire), ni les techniques Web2.0 ne permettent réellement de décrire notre sujet.

Est-ce à dire que tout cela ne serait « que du vent » ?

Ce n’est pas mon point de vue, car ces sites existent et sont assez clairement identifiés comme tels par les internautes (vous en trouverez une liste non exhaustive, ci-dessous). Ils représentent des usages bien ancrés qui n’existaient ni sous cette forme, ni à cette ampleur, il y a quelques années.

Si j’aborde ce thème dans cet atelier, c’est parce que je pense qu’il est important d’avoir connaissance de ces sites, afin de parfaire sa « culture Internet » générale.

Question culture, notre thème du jour aurait plutôt tendance à nous renvoyer aux pages saumon du Figaro : vous en avez certainement eut écho dans la presse, un certain nombre de ces sites dits de « réseau sociaux » sont financés par des grosses entreprises de l’industrie des médias et de l’informatique (FoxNews, Microsoft, Google, etc.) ; ce qui, vu les investissements en jeu, leur donne un poids sans précédent sur la physionomie actuelle d’Internet.

Le modèle économique, voilà, ce qui, à mon avis, représente la principale caractéristique de ces sites :

 le contenu est intégralement fourni par les usagers (vidéos, photos, textes, expertise, opinions, carnets d’adresses, relations, etc.),

 gratuité, simplification des procédures d’inscription et d’utilisation du service,

 une fois membre du service, l’usager doit inciter son entourage à le rejoindre,

 constitution de catégories d’usagers, regroupées par communautés, selon leurs profils et leurs centres d’intérêt,

 les catégories d’usagers sont traduites en cibles marketing, sur le marché de la publicité en ligne.

Est-il besoin de rappeler que le modèle économique très largement majoritaire pour les sites de type « réseaux sociaux », c’est toujours et encore la publicité ?

En tous cas, ce ne sont pas les démêlés entre Microsoft et Yahoo qui viendront contredire cette réalité.

Ce point de vue, plutôt tranché et schématique, demanderait certainement à être nuancé, car l’expression « réseau social » ne prend pas obligatoirement le même sens pour tout le monde. Par exemple, certaines personnes, l’utilisent volontiers pour décrire des sites participatifs tels que Wikipedia (voir support), dont la logique s’apparente plus à l’esprit des logiciels libres qu’à celle des entreprises évoquées ci-dessus.

Par ailleurs, des vieux sites de commerce en ligne, tels qu’Amazon ou eBay, qui ne peuvent raisonnablement pas être qualifiés de sites « communautaires », exploitent depuis des lustres certains des ressorts marketing utilisés par ces derniers.

C’est tout le problème de ces dénominations, telles que « Web 2.0 » ou « réseau social », inventées périodiquement par quelques gourous et visionnaires des technologies numériques. Elles donnent lieu à une multitude d’interprétations, parfois contradictoires.

Voilà pourquoi il nous faut, dès maintenant, cesser ces considérations générales et essayer d’observer sur pièce.

Je suggère que chacun se fasse une idée à partir de la consultation de ces quelques adresses (et commentaires) classées par thèmes.

Les incontournables

Facebook
http://www.facebook.com/

Malheureusement, vous aurez bien du mal à vous faire une idée réelle du fonctionnement de ce réseau social sans y être inscrit.

Il existe bien une aide en ligne, disponible depuis un petit lien sur la page d’accueil (dans le pied de page) mais aucune présentation didactique digne de ce nom (par exemple, comme on la trouve sur eBay) vous permet de savoir rapidement comment fonctionne Facebook avant de vous inscrire.

Et là, commence, justement le début du problème : si vous savez à quel moment vous entrez sur Facebook, vous ne saurez jamais quand en sortirez.

Même après désinscription, les données personnelles mises en ligne sur le réseau restent la propriété de Facebook et, de plus, elles sont toujours indexées en mémoire dans les moteurs.

Connaissant cette caractéristique peu engageante du site, mais souhaitant toutefois me faire une idée sur pièce – à partir d’une expérience concrète – j’ai envisagé, dans un premier temps de m’inscrire sur Facebook avec un pseudonyme et une adresse e-mail factice (inutilisée).

J’ai rapidement abandonné cette idée, car je me suis rendu compte qu’il est impossible de comprendre réellement, dans la pratique, comment fonctionne Facebook si l’on utilise un avatar socialement inexistant.

Pour que vous puissiez utiliser réellement Facebook, il est indispensable que des personnes réelles, identifiables, – les « amis » –, entrent en relation avec vous ; ce qui signifie que vous êtes quasiment obligé d’utiliser votre identité officielle.

Si, toutefois, vous voulez voir à quoi ressemble une page Facebook, il est possible d’afficher Google et d’essayer de taper des mots clés du type "Facebook quelque chose ou quelqu’un" (remplacez quelque chose ou quelqu’un par ce que vous voulez), car Google indexe désormais les pages de Facebook. Ce qui n’est, d’ailleurs, pas spécialement rassurant pour les usagers de ce site.

Je suis donc totalement incapable de vous parler de Facebook (ainsi que de la plupart des sites de « réseau sociaux ») autrement que « vus de l’extérieur », car je me refuse à expérimenter personnellement, pour de bon, avec mes vraies adresses e-mail, un site que je considère comme la forme la plus achevée de la servitude volontaire.

Il y a des limites au dévouement professionnel.

Il m’est arrivé, toutefois, d’accompagner des personnes, au Kiosque, qui tenaient absolument à créer un compte sur Facebook.

Je dois dire que cette expérience n’a fait que balayer les moindres doutes que j’avais au sujet de Facebook ainsi que les réticences qui étaient les miennes à relayer les critiques souvent évoquées à son sujet, faute de pouvoir l’expérimenter concrètement.

Je n’y ai vu , lors de la procédure d’inscription qu’une fantastique machine à collecter, recouper et exploiter les données personnelles des usagers :

 Dans un premier temps, après inscription sur un formulaire succinct, le site vous présente les utilisateurs de Facebook dont les carnets d’adresses intègrent votre e-mail, puis on vous demande d’importer vos propres contacts. À chaque fois on vous demande de confirmer si tout ce beau monde doit figurer parmi vos « amis » sur Facebook. Cela signifie que même si vous n’êtes pas inscrit sur Facebook, il suffit qu’une de vos connaissance y soit pour que votre e-mail figure dans la base de données du site.

 Dans un second temps, le site vous donne différents moyens pour publier une multitude d’informations personnelles qui sont présentées comme n’étant accessibles qu’à votre réseau d’amis. Sauf que la notion d’« amis », sur Facebook, est particulièrement élastique. Dans les faits, n’importe qui peut devenir votre ami et, à moins de verrouiller l’accès en ayant recours à des paramètres plus ou moins accessibles, c’est à tout le réseau Facebook que vous vous exposez.

 Quoi qu’il en soit, vous n’échapperez jamais à une certaine catégorie d’amis : les « partenaires commerciaux », car c’est très clair quand on lit la licence, les données mises en ligne sur ce site sont la propriété de Facebook et ce dernier se donne tout loisir de les exploiter sur le plan commercial. C’est même la principale raison d’être de ce site.

Une réalité que n’importe quel professionnel de marketing n’aurait jamais osé espérer, même dans ses rêves les plus fous, il y a quelques années.

Le problème c’est que de plus en plus de personnes semblent (un peu tard) découvrir que Facebook ne s’encombre pas de précautions pour confisquer les données personnelles mises ainsi à disposition et en faire ce que bon lui semble.

Il faut savoir que ce site (désolé, mais pour moi, ce n’est qu’un site) rencontre un succès fou, notamment auprès des ados et des jeunes (il a, par exemple, remplacé la messagerie instantanée de Microsoft MSN). Dans certains secteurs d’activité (le marketing, la com, etc.) il est quasiment indispensable, sur le plan professionnel, d’avoir un compte Facebook.

Bref le nombre de moutons qui rejoignent le troupeau planétaire ne cesse de gonfler. Exemple pathétique de la docilité humaine.

Myspace
http://fr.myspace.com/

Plus orienté « multimédia », Myspace propose de créer un espace personnel (une page, quoi) sur lequel on poste du texte, de la musique ou de la vidéo.

Les visiteurs peuvent ajouter des commentaires. C’est un peu plus qu’un blog, car l’effet réseau sur le mode « whoao comme c’est cool chez toi ! Viens donc chez moi, je suis sûr que ça te plaira », fonctionne fortement.

On se renvoie ainsi la politesse d’une page à l’autre et chacun se doit d’avoir une liste publique de copains sacom avec un max de commentaires superélogieux. Très cool et vraiment sincère. Les vedettes se doivent d’y être, des inconnus y sont découverts et deviennent à leur tour des stars.

Et comme le disait Warhol... blabla... quart d’heure de célébrité... blabla.

Myspace appartient à Rupert Murdoch.

Twitter
http://twitter.com/

On envoie des messages courts (140 caractères maxi) par téléphone et sur Internet à un réseau de personnes abonnées.

C’est le principe même de la liste diffusion, ripoliné aux couleurs de la dernière mode.

Là encore, « on se doit » d’avoir un compte sur Twitter : VIPs, petites notoriétés locales, artistes, businessmen, politiques, etc.

Et tout le monde de s’émerveiller. Humm... pourquoi pas.

Réseaux professionnels

Il semblerait que ces réseaux, davantage orientés « monde professionnel » que les précédents, fassent moins l’objet des dérives évoquées ci-dessus (à propos de Facebook, en particulier).

Ici, pas de photos compromettantes dévoilées ni de politique commerciale agressive sur les données personnelles. L’ambiance générale est plus feutrée.

De ce que j’ai pu en voir personnellement (j’ai un compte qui végète sur Linkedin) et de ce que l’on m’en a dit (notamment sur Viadeo) l’intérêt de ces sites reste à démontrer, notamment pour ce qui concerne la circulation d’infos permettant de trouver du travail.

Il semblerait, en particulier, que la notion de « partage » ne soit pas toujours si désintéressée – bref, pas aussi partageuse – que ce que l’on en dit généralement.

Linkedin
http://www.linkedin.com/home?trk=logo

reseaucampus
http://www.reseaucampus.com/

Viadeo
http://www.viadeo.com/fr/connexion/

Xing
http://www.xing.com/

Réseaux rencontres

Les trucs classiques, du genre de ceux qui étaient déjà largement pratiqués à l’âge du minitel.

Là encore, le principe moteur de ces plateformes est le développement de réseaux d’utilisateurs, mais ici c’est entre « copains ». On remarque une très forte montée en puissance des sites genre « Retrouvaille d’anciens boutonneux » ; style te souviens-tu, quand Gisèle dansait sur What’d I Say ?

Badoo.com
http://badoo.com/

Easyflirt
http://www.easyflirt.com/

Meetic
http://www.meetic.fr/

Orkut.com
http://orkut.com

Photo-de-classe
http://www.photo-de-classe.com/

Copainsdavant
http://copainsdavant.linternaute.com/

Partage photos

Des outils orientés autour du classement, de la publication, et du partage de photos. Dans certains cas, il faut installer un programme sur son ordinateur. Il est parfois assez difficile de définir une frontière entre de genre de services et les « photoblog » (voir cette liste, pour plus de précision).

pixvillage
http://www.pixvillage.com/default.aspx

Atpic
http://atpic.com/

Flickr
http://www.flickr.com/

Koffeephoto
http://www.koffeephoto.com/fr/

Picasa
http://picasa.google.com/

Réseaux partage vidéo audio

On aura l’occasion de revenir sur ce sujet. Voici déjà, en première approche, quelques adresses :

Youtube
http://fr.youtube.com/

Dailymotion
http://www.dailymotion.com/fr

Ipernity
http://www.ipernity.com/

Blogs

D’un point de vue technique, un blog est avant tout un site web, comme il en existe, à peu de chose près, depuis le début du Web. Il s’agit de fichiers stockés sur un serveur Web (avec accès à un serveur de base de données). Cela s’affiche dans un navigateur. Les pages sont réalisées selon les standards techniques du moment.

Ce ne sont donc pas les caractéristiques techniques qui feront la différence entre un blog et un site « qui n’est pas un blog » (par exemple, un « site vitrine » d’une entreprise), mais plus un ensemble de conventions, généralement associées à l’usage d’un blog :

 publication de billets courts, classés par ordre inverse (du plus récent au plus ancien)

 mode rédactionnel basé sur le principe du journal (plus ou moins intime)

 le visiteur lambda peut ajouter des commentaires à chaque billet, voire iinsérer un post sur un espace du site dédié aux discussions entre visiteurs, c’est ce qu’on appelle un forum

 les blogs sont affiliés à des réseaux « communautaires » plus ou moins formels ; on retrouve le principe « les amis de mes amis... »

 plusieurs formes de liaison sont possibles entre blogs pour renforcer l’effet réseau. Liens : les classiques insertions de liens hypertextes vers d’autres sites. Syndication de contenu : le blog A publie automatiquement une partie du contenu du blog B. Trackbacks : à partir d’un article publié sur un blog, le visiteur peut consulter des billets publiés sur d’autres blogs, concernant le même sujet .

 simplicité et standardisation de la présentation

 simplicité et facilité de la prise en main technique

etc.

Une liste non exhaustive de plateformes de blogs en ligne :

Wordpress
http://fr.wordpress.com/

Skyrock
http://www.skyrock.com/

Blogger
http://www.blogger.com/

Orkut
http://orkut.com

Canalblog
http://www.canalblog.com/public/

Sixapart
http://www.sixapart.com/fr/typepad/

Moteurs de recherche de blogs :

Keyblog
http://keyblog.fr

Technorati
http://www.technorati.com/

Wikio
http://www.wikio.fr/

Si le sujet des réseau_ sociaux sur le web vous intéresse, je ne saurais trop vous recommander de compléter cette présentation très superficielle par des recherches personnelles en utilisant des moteurs de recherches afin de trouver les articles de blogs ou de titres de presse qui traitent de la question (on a beaucoup parlé de Facebook depuis plusieurs années, par exemple).

Vous pouvez également vous rendre sur Wikipedia.

 

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