Accueil > ... > Forum 356

Pourquoi passer à Gimp ?

22 janvier 2012, 19:33, par François

Grand merci pour vos encouragements. À propos de Linux : Lilapuce reflète les activités qui se déroulent lors des ateliers en informatique du centre culturel de la ville des Lilas, lesquels accueillent en grande partie un public de "seniors". La priorité étant pour moi de travailler dans une logique permettant aux usagers de retrouver leurs repères sur leur propre environnement informatique afin de favoriser une pratique autonome, responsable et reposant sur une culture générale informatique qui ne soit pas le relai commercial de telle ou telle marque (ou peut-être encore pire : la réponse moutonnière aux sollicitations de l’entourage). Ce n’est un secret pour personne que l’OS ultra majoritaire est Windows. Cette position dominante, que j’évoque souvent de façon très critique, lors de mes ateliers, en essayant d’expliquer les tenants et les aboutissants, notamment par rapport aux logiciels libres, n’échappe malheureusement pas aux usagers de mes cours (qui sont de plus en plus nombreux à venir avec leurs propres ordinateurs portables ; ce qui, sur le plan pédagogique, est une bonne chose). À défaut d’imposer l’installation de Linux sur les ordinateurs des usagers (boutade), il me faut donc composer pour un certain nombre de cours, notamment pour tout ce qui représente l’un des principaux obstacles sur lesquels buttent la plupart des personnes qui viennent à mes ateliers : le gestionnaire de fichiers ; et ce point particuliers doit obligatoirement passer par des explications qui s’appuient non seulement sur le type d’OS mais sur la version même de l’OS (merci à Windows pour les modifs d’interface entre XP, Vista et 7). Dans le passé, j’ai installé sur les ordinateurs de la salle plusieurs distributions Linux en dual boot avec Windows ; malgré le rituel de la sélection de l’OS au démarrage et l’explication sur les OS lors d’une séance dédiée sur la question, cela se traduisait pratiquement toujours par un passage sur Windows (sauf avec certains jeunes, quand je travaillais pour le service jeunesse). Il m’est également arrivé d’installer Ubuntu sur des ordis d’usagers qui n’avaient plus le CD d’installation de Windows ; ce qui m’a permis de montrer la simplicité de la manip(depuis le téléchargement de l’image, sa gravure jusqu’à l’install). De plus, dans la foulée, la preuve était donnée que tout ce qu’on pouvait faire sur Windows pouvait l’être également avec les logiciels libres et que même, très souvent, on retrouvait exactement les mêmes logiques, voire les mêmes manips d’un OS à l’autre ; bref, le bonheur du formateur : il existerait bien une véritable culture informatique standardisée indépendante des marques (ce que Microsoft est en train de ruiner complètement avec ses rubans et autres tuiles, vraisemblablement pour créer de nouvelles formes de dépendance, à défaut d’enrayer son probable déclin). Mais la pression est rude ! Famille, amis, collègues et commerçants n’ont de cesse de forcer ces personnes à revenir dans le giron de Microsoft ou Apple. En plus de cela, le problème, avec l’install de Linux sur de vieilles machines, c’est que cela entretient l’idée que les logiciels libres seraient une solution de dépannage sur des vieux machins, un poil dévalorisant ; ce qui ne correspond pas à la pratique que j’aimerai mettre en place dans mes ateliers. J’ai déjà basculé la plupart des applications de référence de mes ateliers en version logiciel libre : d’abord, Firefox et Thunderbird, puis LibreOffice et Gimp (je ne fais plus rien sur Photoshop en atelier depuis cette saison) et je m’en suis largement expliqué. J’attends le renouvellement du parc de la salle pour réinstaller Linux (seul) sur un certain nombre de postes modernes. À l’heure où l’on considère que l’ordinateur portable appartient désormais au passé (adieu la vision d’un environnement matériel et logiciel auto-suffisant) et que l’on conditionne le public à basculer sur des usages de technologies numériques à partir de smatphones et autres tablettes ou liseuses reliées à des clouds ultra verrouillés et archi propriétaires (désolé pour Android), je suis convaincu que l’avenir d’ateliers tels que ceux que j’anime (vulgarisation, culture informatique de base et applications) repose essentiellement sur la pratique de logiciels libres. Je considère même qu’un service public (dont dépend mon atelier) se doit de basculer sur le libre (y a du boulot avant d’y arriver dans les faits !). J’y suis préparé mais il me faudra aussi un peu de temps pour me former moi-même et mettre en place ce basculement de façon satisfaisante. J’espère y arriver bientôt, avec les nouveaux ordis.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.