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Portraits recomposés

mercredi 31 octobre 2018

Les mots-clés du quart d’heure :

 ARCIMBOLDO
 ANNAH HÖCH
 RAOUL HAUSMANN
 LAURENT BLACHIER
 BERNARD PRAS
 STEFAN YORDANOV
 CHANTAL RENS
 MATHIEU BOUREL
 WANGECHI MUTU
 GEORGE GROSZ Remember Uncle August, the Unhappy Inventor

Pour notre traditionnel quart d’heure du soir, nous observerons comment des artistes recomposent des portraits à partir d’éléments composites, de pièces rapportées, voire d’éléments étrangers au sujet global représenté.

Pour illustrer notre propos, observons les célèbres tableaux d’Arcimboldo.

L’artiste recompose complètement des portraits à partir d’éléments tels que des végétaux, des animaux, des minéraux, des aliments cuisinés, le feu, l’eau, etc.

Selon la distance à laquelle on se place pour observer le tableau, on voit les détails (par exemple, une multitude d’animaux) ou la composition dans son ensemble (un portrait de profil d’un noble seigneur). L’aspect ouvertement ludique, sur lequel repose le succès d’Arcimboldo, provient en grande partie du jeu de passage entre ces deux niveaux d’observation.

Dans la plupart des autres exemples présentés lors de notre soirée, on retrouve ce principe de recomposition, mais il n’y aura jamais le côté systématique dans le choix des éléments constitutifs, selon leur type (les végétaux, les minéraux, les éléments, etc.), caractéristique de l’œuvre d’Arcimboldo. Et cela est tout à fait logique, puisque quatre siècles séparent le peintre maniériste des artistes Dada, tels qu’Annah Höch, George Grosz ou Raoul Hausmann. Et il faut ajouter encore au moins un bon demi-siècle pour arriver aux autres.

Si le principe de recomposition présente des similitudes entre les portraits léchés de l’artiste italien et les provocations tonitruantes du début du 20e siècle, les intentions sont radicalement différentes et il serait donc totalement anachronique de pousser plus loin la comparaison.

Le peintre de la renaissance, était probablement animé par la vision d’une nature harmonieuse, recomposée par l’homme.

Les francs-tireurs Dada, fracassent le réel et le recomposent à l’emporte-pièce.
Ils ne laissent aucune place à une quelconque forme subtile de trompe l’œil. Ils imposent ouvertement et dans l’urgence la grossièreté de leur procédé.

Jetant pêle-mêle des morceaux humains disparates et d’autres attributs ils recomposent à la hussarde tel portrait grimaçant ou tel fétiche absurde et déclarent clairement leur intention - ne cherchez pas d’illusion, le réel est ainsi ! - annonçant puis accompagnant en cela la brutalité et la sauvagerie de leur temps. De notre temps, encore.

Laurent Blachier, illustrateur de presse crée une forme singulière de caricatures dont toutes les parties sont recomposées à l’aides d’éléments totalement disparates. On croit distinguer un assemblage de moreaux de photos, soigneusement découpés, selon leur tonalités et leur contenu, afin de recréer les volumes souhaités pour redonner du réalisme à l’image globale. Des morceaux de photographie sont parfaitement visibles mais l’illustration semble dessinée. L’illustrateur arrive à saisir l’essentiel de la personnalité du personnage caricaturé alors qu’aucun éléments photographique ne semble le constituer. Les effets de disproportions ainsi que les postures accentuées de personnages contribuent largement à l’effet de caricature.

On retrouvera des principes de recomposition comparables, bien que plus conventionnels et d’une facture plus décorative, avec les réalisations de Stefan Yordanov.

Quant à Bernard Pras, ce sont d’imposantes installations, faites d’un fartas d’éléments hétéroclites qui recomposent, vu sous un certains angle, des images connues.

Mathieu Bourel, quant à lui représente une déclinaison spécifiquement numérique - et clairement assumée comme telle - de notre problématique du soir. Partant d’une des principales singularité du numérique - la copie sans déperdition ni privation - cet artiste recompose des portraits en découpant et en démultipliant l’anatomie de ses sujets, contribuant à renforcer les caractères des personnages.

Nous avons brièvement rappelé le cas de Chantal Rens, que nous avions présentée après l’exposition RE-PLAY.

Un grand merci à ma collègue Aurélie Brame, professeur d’enseignement artistique au centre Louise Michel des Lilas, qui est venue nous rendre visite et qui a contribué aux commentaires lors de notre présentation.

C’est Aurélie qui nous a proposé très justement de regarder certaines créations de Wangechi Mutu, car elles représentaient une version intéressante de notre problématique du soir, en mêlant collages photographiques et techniques de peinture (aquarelle, encre, acrylique, etc.)

Je remercie, également, Bruno de m’avoir communiqué l’info concernant Madame moustache, cela m’a donné l’idée de présenter une nouvelle catégorie d’images, autour du street art, lors d’un futur quart d’heure.

Fin de la parlote, il est temps de passer aux choses pratiques :

L’exo du soir : L’une et l’autre

 

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